Rencontre avec Rob d'Ac

C’est ainsi que furent dévoilés en 1998 ses étonnants animots zoomorphes, reproduits dans l’ouvrage posthume Les animaux s’écrivent (suivis de ses éclatantes Lettrines) : une publication dauphinoise comme le furent en leur temps les livres de littérature enfantine illustrés par Rob d’Ac et publiés par des éditeurs grenoblois tels Arthaud ou Dardelet.
Peu à peu, je découvris toute l’oeuvre et sa diversité : affiches publicitaires et travaux de ville réalisés pour des commanditaires dauphinois ou non, avec parfois leurs maquettes encore existantes, couvertures de revues – majoritairement locales – mais aussi dessins, esquisses, caricatures… C’est un véritable fonds d’atelier qui retrace l’activité foisonnante de l’artiste et fait renaître tout un pan d’une dynamique vie dauphinoise dans des domaines variés, dont les commerces et les nombreuses entreprises qui connurent alors leur âge d’or, comme la papeterie et les industries mécaniques et métallurgiques. Ce patrimoine remarquable ne peut qu’inspirer curieux et chercheurs devant qui s’ouvre un immense champ à défricher.
À l’instar de ses pairs dauphinois – contemporains ou presque – Lucien Achille Mauzan (1883-1952) et Gaston Gorde (1908-1995), Rob d’Ac mérite d’être mieux connu d’un large public, tant son oeuvre graphique, remise en lumière, est représentative et témoigne d’un riche patrimoine dauphinois.

Marie-Françoise Bois-Delatte
Conservatrice en chef honoraire des bibliothèques de Grenoble.